Végan et sain? – Risques et mythes autour du véganisme
Le mode de vie végan est-il sain? La réponse n’est pas si simple
Le mode de vie végan est tendance. Selon une enquête, plus d’un million de Personnes en Allemagne se décrivent maintenant comme végans (https://vebu.de/veggie-fakten/entwicklung-in-zahlen/anzahl-veganer-und-vegetarier-in-deutschland/). Ce chiffre a plus que centuplé depuis 2008. Le thème du véganisme divise et polarise comme aucun autre.
Alors que de nombreux végétaliens se considèrent comme les pionniers d’un nouveau mouvement écologique, d’autres sont dissuadés par l’attitude en partie sectaire de certains adeptes du véganisme et se sentent condamnés parce qu’ils consomment de la viande.
Comble de l’ironie, l’un des arguments avancés par les deux parties pour ou contre le véganisme est la question de la santé. C’est exactement là qu’on peut encore grandement clarifier les choses.
Le risque de carence est-il accru chez les végétaliens?
Selon la société allemande pour la nutrition (DGE), toute Personne qui se passe complètement de produits animaux s’expose à un risque plus important de signes de carence (https://www.dge.de/wissenschaft/weitere-publikationen/faqs/ausgewaehlte-fragen-und-antworten-zu-veganer-ernaehrung/#c2895). Cela concerne en particulier une série d’éléments nutritifs essentiels, tels que la vitamine B12, le fer ou l’iode, car ces substances ne peuvent être ingérées en majeure partie que par l’intermédiaire de produits d’origine animale ou leur ingestion à partir de sources végétales n’apporte pas la même biodisponibilité que celle des sources animales.
En conséquence, les végétaliens peuvent être confrontés à des risques non négligeables pour leur santé si une carence n’est pas traitée par des mesures telles que les compléments alimentaires ou une alimentation planifiée avec rigueur.
Véganisme: désaccords au sein des sociétés d’alimentation
Il est intéressant de noter que les différentes sociétés et instituts s’occupant de nutrition semblent avoir des positions différentes sur les aspects santé du véganisme. Alors que la DGE allemande a plutôt un positionnement d’alerte et met l’accent sur les risques, les organismes équivalents d’autres pays ont une attitude moins critique (https://www.ernaehrungs-umschau.de/fileadmin/Ernaehrungs-Umschau/pdfs/pdf_2016/04_16/EU04_2016_M220-M230_korr.pdf).
Selon l’ Academy of Nutrition and Dietetics américaine, par exemple, un régime complètement végétalien est possible s’il est bien planifié. Les instituts d’autres pays, comme l’Australie et la Grande-Bretagne, voient les choses de la même façon. Même en Allemagne, il y a moins de voix critiques, comme pour l’association indépendante de conseil pour la santé (UGB).
Certains aspects du régime végétalien semblent même apporter de réels bienfaits pour la santé: l’exploitation des résultats de plusieurs études et méta-analyses par l’UGB a conclu que les végétaliens souffrent moins souvent que la moyenne de la population du diabète et des maladies cardiaques et qu’ils peuvent s’attendre à un risque moindre pour certains types de cancer.
Végétalienne pendant la grossesse: une attention particulière apportée aux femmes enceintes
Un point qui est particulièrement souligné par le DGE, mais aussi par d’autres sociétés de nutrition, concerne les risques potentiels auxquels les femmes enceintes et les adolescentes peuvent être exposées avec une alimentation végétalienne. Le président de la DGE, Helmut Heseker, a fait la déclaration suivante à la radio allemande Deutschlandfunk (https://www.deutschlandfunk.de/vegane-ernaehrung-risikofaktor-ist-niedriger-als-erwartet.676.de.html?dram:article_id=365856): «Les groupes ayant des besoins nutritionnels particulièrement importants, comme les nourrissons, les tout-petits, les femmes enceintes et les mères allaitantes constituent un problème. Pour eux, nous déconseillons le régime végétalien. Parce que le risque d’une carence aux conséquences durables nous semble tout simplement trop important».
Selon une étude de l’office fédéral d’évaluation des risques (BfR) (https://www.bfr.bund.de/cm/350/vegane-ernaehrung-als-lebensstil-motive-und-praktizierung.pdf) de nombreuses mères végétaliennes décident de suivre également ou malgré tout un régime strictement végétalien pendant leur grossesse.
Végétaliens: la conscience des risques est souvent bien développée
Malgré les risques évidents à première vue, la BfR en arrive également à l’évaluation suivante: Dans la plupart des cas, les végétaliens sont statistiquement très bien informés sur le sujet de la nutrition et ont très conscience des risques encourus. Par ailleurs, dans d’autres domaines, les Personnes ayant adopté un mode de vie végan ont souvent des performances supérieures à la moyenne : elles ont une activité sportive et un niveau d’éducation supérieurs à la moyenne.
En outre, d’après les résultats de l’étude, de nombreux végans veillent activement à ne pas manquer de nutriments, cela s’applique également pendant la grossesse ou pour ce qui concerne l’alimentation de leur progéniture. Les végétaliens font souvent établir des bilans sanguins par un médecin ou un naturopathe pour avoir un aperçu de leur état nutritionnel.
La santé dans la vie quotidienne des végétaliens: conseils pratiques contre les carences en nutriments
Selon diverses sources scientifiques, les végétaliens ont la possibilité d’avoir une alimentation couvrant complètement les besoins nutritionnels de leur corps. Cependant, il y a certaines choses qu’ils doivent garder à l’esprit et ils peuvent éventuellement avoir besoin de planifier leur régime alimentaire avec rigueur. Il est important de veiller à tous les nutriments critiques et éventuellement de préférer les aliments végétaux qui contiennent ces nutriments en concentrations plus élevées. Les conseils d’un expert tel qu’un médecin, un naturopathe, un écotrophologue ou un pharmacien spécialisé dans ce domaine peuvent être utiles.
«Il n’est pas facile de superviser tous les nutriments nécessaires sans aide externe et cela représente un défi pour de nombreuses Personnes, surtout lorsqu’elles abordent le véganisme», dit Farid Zitoun, directeur du Naturheilzentrum Bottrop (nabo en abrégé). «En tant que naturopathes, nous avons dans notre centre soutenu au quotidien des patients en matière d’alimentation saine avec une planification efficace, mais avant tout personnalisée. Cela s’applique au régime végétalien comme aux différentes formes d’alimentation.
Dans certains cas, les végétaliens peuvent ne pas être en mesure d’éviter la supplémentation, c’est-à-dire l’apport supplémentaire de préparations contenant certains nutriments. Cela s’applique en particulier à la vitamine B12, qui peut autrement être ingérée presque exclusivement à partir de sources animales.
«Nous conseillons à beaucoup de nos patientes végétaliennes de prendre des préparations de B12, en particulier pendant la grossesse», poursuit Zitoun. «Dans tous les cas, il convient faire un bilan sanguin avant la supplémentation pour avoir une vue d’ensemble de la situation nutritionnelle».
Vous trouverez des conseils plus concrets pour une vie saine en tant que végétalien dans la nouvelle vidéo #nabomade, dans laquelle Farid Zitoun s’entretient avec son collègue Christian Rüger sur le thème : « vegan ? oh non ! – pourquoi le véganisme divise tant »